La dernière œuvre de C Perriand aux Arcs 1800 fut l’invention en 1985 d’un nouveau type d’habitation pour l’aménagement du village de Charmettoger : « le chalet de Charlotte Perriand ». Il représente « le nouveau studio-loisirs" qui prend en compte " les habitudes montagnardes d’une vie en refuge, avec une salle pour les repas et, décalé en hauteur, un bat-flanc pour dormir" (Charlotte Perriand, une vie de création). Le dessin de ce chalet fut sans doute inspiré de ses travaux de 1936-37 sur le Refuge Bivouac.
Le chalet-loisirs est décrit par l’architecte-designer en ces termes : « Dans cet espace, je plaçai d’abord la salle de bains normalisée, les gaines, le plan de cuisson avec l’espace de travail et, lui faisant face, le vestiaire pour entreposer les doudounes, les bâtons de ski, les après-ski, les casques, les sacs de montagne ; à la suite les rangements. Sur cet ensemble, je posai à 2,10 m du sol une structure faite de madriers de sapin maintenus par deux IPN fixés aux murs longitudinaux. Je la recouvris d´un Tapisom permettant aux enfants de dormir sur des matelas en trois parties, ou de s´asseoir le jour, une fois ceux-ci repliés, dans un espace de 1,80 m de hauteur. L´escalier d´accès à ce domaine me posa problème, je n´avais pas de place dans le séjour pour le déployer. Les maisons traditionnelles des artisans au Japon me servirent d´exemple : ils montent sur leurs coffres de rangement, spécialement modulés pour rendre ce service. J´ai donc fait de même, des rangements-escaliers, et j´ai découpé une trémie dans ma charpente en madriers. Par sécurité, j´agrémentai ces rangements escalier de rambardes faites en planches de sapin, ainsi que le plancher du « bat-flanc », pour que les gosses en chahutant ne tombent pas dans le séjour, et j´ai enfin récupéré un espace resté libre au-dessus de la galerie d´accès au studio, pour en faire un vaste corps de rangements. La deuxième partie de cet ensemble était destiné au séjour, qui profitait de toute la hauteur des 3,96 m. Il était équipé d´un comptoir-bar, d´un divan déployable en un grand lit pour deux personnes, d´une table à manger et de quelques tabourets, d´une longue banquette qui courait tout le long de la façade, sauf devant une porte ouvrant sur la terrasse. La paroi était totalement fermée par des glaces isothermes » (Ibid.).
Une fois étudié en maquette, la première résidence qui accueille le studio loisir est le Mirantin I. C Perriand décrit l’harmonie que lui inspirent ces studios placés dans leur environnement naturel : « …de leur haute verrière de 3,96 m jusqu´au prolongement de leur terrasse, ils s´ouvraient sur la forêt environnante et ses épicéas où viennent s´ébattre les mésanges sur leurs branches lourdes, l´hiver, de leur manteau de neige ... vu de l´extérieur, ces bâtiments donnaient par leurs verrières, l´aspect d´ateliers d´artistes. Ils se faufilaient dans la forêt, synthèse entre l´équipement intérieur, l´architecture et l´environnement qui imprimaient dès l´arrivée une sensation d´espace et l´assurance d´un séjour heureux... » (Ch. PERRIAND. ).